Méditation de Stanislas Lalanne pour le vendredi saint 10 avril 2020
Méditation En ce Vendredi Saint, Mgr Stanislas Lalanne, notre évêque, nous propose une méditation sur la passion du Christ...
Chemin de croix
que tant et tant de fidèles vivent,
chez eux, seul ou en famille,
en ce vendredi saint…
Mais également aux jours de détresse,
d’angoisse ou de solitude
qui marque tout particulièrement
chacune de nos vies en ce moment…
Invitation à contempler le Christ dans sa passion,
invitation à marcher à sa suite,
Invitation à renoncer à nous-mêmes,
Invitation à prendre notre croix
chaque jour et à le suivre.
Permettez-moi de vous proposer
cette simple méditation
sur la passion du Christ,
sur ce chemin qu’il a emprunté
et qui l’a conduit à donner sa vie
sur la croix pour le salut du monde.
…...
Passion de l’Homme-Dieu,
Passion de Dieu pour l’homme,
Passion du don de la vie.
Elle est à contempler patiemment.
Au nom de la Résurrection,
il n’est pas bon de maquiller le scandale
de la souffrance et de la mort.
La Croix, c’est l’heure des larmes et de l’agonie.
L’heure vécue dans la solitude
par tant de d’hommes et de femmes
en ces jours.
Notre heure, un jour ou une nuit,
Jésus la traverse sans violence et sans haine,
refusant, comme au désert,
la tentation du miracle.
« Père, que ta volonté soit faite. »
Et sa volonté, sa passion, c’est de donner la vie.
Le mensonge dit que Dieu ne donne pas la vie
et que la vie se garde.
Nous le croyons.
C’est un péché, c’est notre drame.
Mais la vérité proclame : Dieu donne la vie,
même au cœur de la haine et de la mort.
Et il la redonne dans le pardon.
En sa passion, Jésus déchire
le mensonge et fait la vérité.
C’est le passage de Pâques,
Le miracle de la croix qui est notre guérison.
…...
Jésus est livré.
Cela revient comme un refrain.
Livré par Judas,
livré à la mort.
Mais aussi, et c’est la merveille,
livré par Dieu entre nos mains.
Offert à tous et pour toujours :
« Ceci est mon corps livré pour vous. »
Jésus est vendu, mais il s’offre.
Vidé, il vit du don de Dieu.
Abandonné, il se donne et pardonne.
Livré, il nous délivre.
C’est l’heure de la délivrance et de l’enfantement,
l’heure de notre nouvelle naissance.
Jésus dit :
« Tout est accompli, puis, inclinant la tête,
il remit l’esprit. »
…...
Il suffit d’avoir été le témoin
de ce moment unique
où le souffle abandonne à jamais
une poitrine humaine,
pour savoir toute la puissance
et la fragilité du souffle.
Nous pouvons le perdre,
il peut être arraché ou coupé.
Jésus, lui, le rend.
Il en fait don à son Père,
origine de toute vie.
Et il réajuste ainsi l’humanité à sa source.
Le cœur humain est raccordé au cœur de Dieu.
Respirer, vivre, c’est inspirer et expirer.
C’est recevoir et rendre.
A ne pas expirer, nous ne respirons plus.
A retenir la vie, nous ne vivons plus.
Mais le mensonge est toujours là.
Il nous fait croire que perdre, expirer, rendre,
c’est un vol, une injustice, mourir pour toujours.
Jésus, lui, fait la vérité :
son expiration est un don en retour.
Dans la paix, il se remet.
Il rétablit la respiration amoureuse
entre le cœur de Dieu et le cœur de chacun.
Nous sommes sauvés.
…...
Le dernier soupir de Jésus devient
le premier cri de notre renaissance.
En nous redonnant le souffle, l’Esprit Saint,
nous sommes pardonnés
et nous pouvons vivre.
Le pardon est le don redonné de la vie,
gracieusement, par grâce.
Il est enfantement venu de la croix.
Jésus, toujours en lien avec son Père,
respire Dieu, même en expirant.
Le Père peut lui rendre ce souffle remis,
c’est la Résurrection.
« Sauve-toi toi-même », dit le mensonge !
Non, Jésus ne se sauve pas,
Jésus ne se garde pas,
Il ne retient pas son souffle.
Le rendant à son Père
pour l’offrir à tous à la Pentecôte,
il nous sauve.
Méditation En ce Vendredi Saint, Mgr Stanislas Lalanne, notre évêque, nous propose une méditation sur la passion du Christ...
Méditation de Stanislas Lalanne
pour le vendredi saint
10 avril 2020
Chemin de croix
que tant et tant de fidèles vivent,
chez eux, seul ou en famille,
en ce vendredi saint…
Mais également aux jours de détresse,
d’angoisse ou de solitude
qui marque tout particulièrement
chacune de nos vies en ce moment…
Invitation à contempler le Christ dans sa passion,
invitation à marcher à sa suite,
Invitation à renoncer à nous-mêmes,
Invitation à prendre notre croix
chaque jour et à le suivre.
Permettez-moi de vous proposer
cette simple méditation
sur la passion du Christ,
sur ce chemin qu’il a emprunté
et qui l’a conduit à donner sa vie
sur la croix pour le salut du monde.
…...
Passion de l’Homme-Dieu,
Passion de Dieu pour l’homme,
Passion du don de la vie.
Elle est à contempler patiemment.
Au nom de la Résurrection,
il n’est pas bon de maquiller le scandale
de la souffrance et de la mort.
La Croix, c’est l’heure des larmes et de l’agonie.
L’heure vécue dans la solitude
par tant de d’hommes et de femmes
en ces jours.
Notre heure, un jour ou une nuit,
Jésus la traverse sans violence et sans haine,
refusant, comme au désert,
la tentation du miracle.
« Père, que ta volonté soit faite. »
Et sa volonté, sa passion, c’est de donner la vie.
Le mensonge dit que Dieu ne donne pas la vie
et que la vie se garde.
Nous le croyons.
C’est un péché, c’est notre drame.
Mais la vérité proclame : Dieu donne la vie,
même au cœur de la haine et de la mort.
Et il la redonne dans le pardon.
En sa passion, Jésus déchire
le mensonge et fait la vérité.
C’est le passage de Pâques,
Le miracle de la croix qui est notre guérison.
…...
Jésus est livré.
Cela revient comme un refrain.
Livré par Judas,
livré à la mort.
Mais aussi, et c’est la merveille,
livré par Dieu entre nos mains.
Offert à tous et pour toujours :
« Ceci est mon corps livré pour vous. »
Jésus est vendu, mais il s’offre.
Vidé, il vit du don de Dieu.
Abandonné, il se donne et pardonne.
Livré, il nous délivre.
C’est l’heure de la délivrance et de l’enfantement,
l’heure de notre nouvelle naissance.
Jésus dit :
« Tout est accompli, puis, inclinant la tête,
il remit l’esprit. »
…...
Il suffit d’avoir été le témoin
de ce moment unique
où le souffle abandonne à jamais
une poitrine humaine,
pour savoir toute la puissance
et la fragilité du souffle.
Nous pouvons le perdre,
il peut être arraché ou coupé.
Jésus, lui, le rend.
Il en fait don à son Père,
origine de toute vie.
Et il réajuste ainsi l’humanité à sa source.
Le cœur humain est raccordé au cœur de Dieu.
Respirer, vivre, c’est inspirer et expirer.
C’est recevoir et rendre.
A ne pas expirer, nous ne respirons plus.
A retenir la vie, nous ne vivons plus.
Mais le mensonge est toujours là.
Il nous fait croire que perdre, expirer, rendre,
c’est un vol, une injustice, mourir pour toujours.
Jésus, lui, fait la vérité :
son expiration est un don en retour.
Dans la paix, il se remet.
Il rétablit la respiration amoureuse
entre le cœur de Dieu et le cœur de chacun.
Nous sommes sauvés.
…...
Le dernier soupir de Jésus devient
le premier cri de notre renaissance.
En nous redonnant le souffle, l’Esprit Saint,
nous sommes pardonnés
et nous pouvons vivre.
Le pardon est le don redonné de la vie,
gracieusement, par grâce.
Il est enfantement venu de la croix.
Jésus, toujours en lien avec son Père,
respire Dieu, même en expirant.
Le Père peut lui rendre ce souffle remis,
c’est la Résurrection.
« Sauve-toi toi-même », dit le mensonge !
Non, Jésus ne se sauve pas,
Jésus ne se garde pas,
Il ne retient pas son souffle.
Le rendant à son Père
pour l’offrir à tous à la Pentecôte,
il nous sauve.
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